Ousmane Sonko sur RFI /France24 : les contournes d’une interview révélatrice et transcendante ?

Par al-Khadîm,

L’interview d’Ousmane Sonko accordée à RFI et à France24 a été une excellente chose. Le fond, la forme, la symbolique et le gestuel, tout a été parfait. Comme le dit scénariste italien Mario Puzo :« Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près ». En politique, il faut faire de la realpolitik. L’Iran et les Etats-Unis faisaient des affaires alors que des otages américains sont gardés bien au chaud à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran. La Russie continue de payer encore à l’Ukraine des redevances alors que ça pleut des bombes de part et d’autre, là-bas.

Faut savoir que la France est une ennemie, notre vraie ennemie. Car c’est à elle que nous devons tout le malheur que nous sommes entre train de vivre. C’est à elle que nous devons la FranceAfric et ses instruments nazistes (le Fcfa et les 11 accords coloniaux) qui nous appauvrissent et nous maintiennent encore dans les chiottes de la pauvreté, de la misère et du sous-développement (éducatif, économique, technologique etc.) Néanmoins, nous devons et nous pouvons aussi faire des affaires avec nos ennemis. Le Sénégal aura besoin beaucoup d’énergies pour mettre la machine en marche (pour se développer) et EDF me semble être un bon candidat pour un bon partenariat dans ce cas.

Tout de même, j’ai des réserves sur sa position concernant les pays qui ont choisi de choisir la Russie sans équivoque. Selon moi, ses propos sont mal calculés/ formulés et ils peuvent être mal vus ou mal interprétés à Bangui, à Bamako, à Conakry et/ou à Ouaga. Il faut garder en tête que le gouvernement centrafricain et   les militaires au Mali, en Guinée et au Burkina sont des alliés objectifs et stratégiques d’Ousmane Sonko (s’il venait à être élu) dans sa future politique panafricaine et internationale. Et ces ennemis qui sont la FranceAfrik et ses laquais peuvent bel et bien utiliser ses propos par des différents canaux, afin de le mettre en mal avec le groupe ami (l’élite panafricaine et la jeunesse africaine).

Et comme en Afrique, on croit en Dieu, on pourrait dire que ces gouvernements sont une sorte de “bénédiction” préparant son arrivée. Tel l’arrivée d’un Messi. Ils sont donc profitables autant pour lui que pour le Sénégal sur le plan géopolitico-stratégique. Ils lui assurent même ses arrières? pour sa future politique étrangère —ils sont une sorte de sondeurs, d’éclaireurs. Ils rendent, en effet, propice une politique indépendante et souveraine.

Faites juste une petite idée de ce que devrait être la situation d’un président sénégalais indépendant et souverainiste dans un climat hostile, infesté de dirigeants traîtres africains, politiciens comme militaires ? Disons ce que la politique d’Ousmane Sonko (s’il venait à être élu) pourrait être si vous avez un Alassane Ouattara dans chacun des pays que je viens de citer ou dans les pays voisins ? Le dernier patriote qui avait le malheur à ça, l’histoire c’est fini en bain de sang. Et son cadavre dans un charnier. Je veux bien nommer l’indomptable Thomas Isidore Sankara.

Il pouvait juste esquiver la question orientée, très orientée sur la Russie et qui de toute nature ressemble plus à du ‘’maccarthysme’’ qu’autre chose, « dénoncez l’ennemi tout désigné pour moi et par moi ». C’est qu’il a mal mais fait quand même.

Il pouvait juste encore mieux dire que le choix de ces pays ça ne l’engage pas et ne le regarde pas, tout en soulignant qu’en tant que Président qu’il optera pour une coopération gagnante -gagnante, mais non pas de remplacer un maître par un autre. C’est même la position officielle de tous les pays (c’est la position officielle de certains dirigeants de ces pays bien étant proches ou réputés très proches ou ayant des liens étroits avec les milieux d’influence russe)concernés ou de l’activiste franco-béninois Kemi Seba , comme l’indique le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop Abdoulaye Diop lors du 8e Forum international de Dakar, conférence sur la sécurité et la paix en Afrique, le Mali était prêt à restaurer ses relations avec Paris, à condition que les autorités françaises respectent sa « souveraineté » et de ses « choix stratégiques ».

« Le Mali a souhaité que notre souveraineté soit respectée, que nos choix stratégiques et nos choix de partenaires soient respectés, et que les intérêts vitaux des Maliens soient pris en compte’’, a-t-il précisément notifié.

C’est pourquoi qu’il me semble évident de se demander qui est réellement le conseil en géopolitique d’Ousmane Sonko ?  Ça s’apparente vraiment à un carnage, quand il aborde souvent les questions internationales. Les incohérences que l’on relève lorsqu’il en parle sont flagrantes pour ne pas dire gênantes. Il est très mainstream (la version des médias de masse occidentale) sur ces sujets. Bien vrai que la géopolitique ne rentre pas dans son domaine de compétence, nous pensons qu’il serait nécessaire et judicieux pour lui, notamment dans ce contexte de remodelage des cartes géopolitiques d’avoir une équipe bien préparée et solide à son côté.

Pour faire une petite image à cela, prenons ses allusions concernant Trump et l’Iran:

1-         Sur Donald Trump :

Il parle presque toujours de manière maladroite de Donald Trump (on dirait un membre du parti démocrate, un journaliste gauchiste ou un militant work dont la condamnation est l’élément commun qu’ils partagent au sujet de Trump) alors qu’il partage tout avec lui, surtout le même combat (le combat contre les mondialistes, Depp State aux Etats-Unis ; FranceAfric au Sénégal). Trump est, en effet, un patriote qui croit et prône la grandeur des Etats-Unis. Au point même de professer aux autres dirigeants d’avoir la même attitude pour leur peuple et patrie, comme ce fut le cas lors de son discours de 2018 à l’Assemblée générale des Nations Unies : « L’avenir n’appartient pas aux mondialistes. L’avenir appartient aux patriotes. L’avenir appartient aux nations souveraines et indépendantes, qui protègent leurs citoyens et respectent leurs voisins », a-t-il historiquement et fermement déclaré.

En plus, si on traduit ses mots au sujet de Trump dans ses nombreuses déclarations où il raisonne les sénégalais par rapport à ce que font les autres pour la démocratie, la liberté et la justice de leur pays, on comprend nettement et vite que c’est un problème de compétence et d’appréciation des questions internationales. Car il le reproche de ne pas avoir concédé sa défaite lors des élections de 2020, en oubliant que pour les mêmes faits et causes(fraudes), lui-même ne l’a pas encore fait pour les élections de 2019. Et cohérence pour cohérence, fait pour fait, les instances chargées des élections au Sénégal ont toutes validées la sincérité de l’élection 2019(fake bien sûr). Tandis qu’avec l’élection de 2020(considérée par Trump et MAGA comme l’élection la plus frauduleuse des USA) des jurys en Arizona, en Géorgie, au Michigan, au Pennsylvanie et/ou des parlements locaux [de certains de ces États] ont admis que l’élection de Trump a été volée.

Sur l’Iran :

Lors de sa dernière sortie concernant la manifestation du vendredi 6 janvier, on l’a entendu presque chérir et cautionner les émeutes en Iran, en les considérant comme une résistance alors que ce qui s’est passé en Iran depuis 2 mois, c’est une énième opération de la CIA et du Mossad. Reconnue par les 2 agence elles-mêmes.

Il faut noter que la République d’islamique d’Iran est un pays « westphalien ». Autrement dit, elle est un État qui exerce pleinement son indépendance et sa souveraineté. Elle est l’un des rares pays qui jouissent de manière souveraine (qui frappent et contrôlent leur politique monétaire, ont une armée indépendante et contrôlent leurs territoires) de ce statut. Ce qui fait qu’objectivement, le discours souverainiste d’Ousmane Sonko devrait directement en face avec l’Iran que le contraire.

Pour y voir claire, c’est comme s’il venait de soutenir, d’encourager et /ou chérir des émeutes, orchestrées par la DGSE (La direction générale de la Sécurité extérieure) et la DRM (La direction du Renseignement militaire) au Mali. Car ce qui se passé en Iran n’a rien avoir avec quelconque une forme de résistance, c’est des émeutes terroristes, ayant comme objectif de faire tomber la révolution islamique. C’est ce que même déclare une des agents de la terreur de ce mouvement en l’occurrence, Alinejad   au New Yorker :

« Je suis à la tête de ce mouvement. Le régime iranien sera renversé par les femmes. J’y crois. »

Opérant depuis une maison sécurisée du FBI à New York, Alinejad vit aux États-Unis depuis une décennie et travaille à temps plein pour Voice of America, Persia , un porte-parole de la propagande américaine financé par le Congrès américain.

Tout pour dire de donc que cette interview était quelque chose d’intéressant, d’important et d’excellent. Elle est venue même à son heure. Elle devrait permettre aux fanatiques de la FranceAfric de se repentir ou de se conformer à la nouvelle réalité: une Afrique souveraine et libre. Par compte, les interrogations soulignées par « l’élite panafricaine et la jeunesse africaine », sur ce geste de flexibilité d’Ousmane Sonko sont légitimes ,mais cette flexibilité devrait juste être expliquée, perçue et appréciée comme un acte de dépassement, de pragmatisme et de realpolitik.

En tout cas, le combat n’arrêtera qu’avec l’éradication totale et définitive de la FranceAfric et ses tentacules dans le tout continent.