Photos retouchées : une mention indispensable sur Instagram, pourquoi ?

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Les photos retouchées impactent profondément la santé mentale de certains utilisateurs

Depuis un bon moment déjà, des recherches ont pointé du doigt l’impact négatif des images d’influenceurs et de stars retouchées sur la santé mentale des utilisateurs. C’est particulièrement le cas des adolescentes qui vont avoir tendance à se comparer à des modèles irréalistes, puisque transformés numériquement.
Pour faire face à ce problème, Luke Evans, un député britannique, vient justement de déposer une proposition de loi devant le parlement. Baptisée « Digitally Altered Body Image », son objectif est clair : forcer les utilisateurs influents à indiquer de manière claire qu’une photo a été retouchée. La mesure toucherait notamment les publications rémunérées sur les réseaux sociaux.

Luke Evans a expliqué sur Twitter souhaiter que : « que les images représentant des corps modifiés numériquement soient étiquetées, afin de favoriser des représentations plus honnêtes et plus réalistes de notre apparence. »
Il ajoute : « Ces images éditées ne représentent pas la réalité et contribuent à perpétuer une vision déformée de notre apparence, avec des conséquences réelles pour les personnes souffrant de problèmes de confiance en leur corps, que j’ai pu constater de visu dans mon rôle de médecin généraliste. »

Instagram est pointé du doigt pour ses effets sur la santé mentale des adolescentes
Le parlementaire estime cette mesure nécessaire dans un premier temps. À plus long terme, l’idéal serait selon lui de « favoriser une société qui vise à la positivité corporelle sans avoir pour modèle des physiques qui sont littéralement impossibles sans manipulation numérique ». Mais nous n’en sommes pas encore là.
Pour rappel, en septembre dernier, la lanceuse d’alerte, et ex-employée de Facebook avait transmis à la presse des milliers documents internes à Facebook. Ces révélations avaient éclaboussé la réputation de l’entreprise.

L’une d’entre elles concernait justement une recherche des chercheurs de l’entreprise menée au Royaume-Uni dont les conclusions étaient accablantes. Ils estiment en effet qu’Instagram a des effets négatifs sur le bien-être des adolescentes.

Dans le détail, on apprend ainsi que que 30% des ados britanniques déclarent se sentir « mieux » ou « beaucoup mieux lorsqu’elles utilisent l’application, tandis que 23 % affirment qu’une connexion sur la plateforme les fait se sentir « un peu plus mal » et 2 % « vraiment très mal ».
Face à ces informations, Instagram a alors réagi en affirmant : « Nous travaillons de plus en plus sur les comparaisons de son corps avec celui des autres et l’image négative du corps. » La plateforme indique également réfléchir sur de nouvelles options pour réagir « quand nous voyons que les gens s’appesantissent sur certains types d’images ».

Les chercheurs de Facebook avançaient pourtant des propositions pour aller de l’avant et notamment de moins mettre en valeur les profils de stars pour privilégier les photos des amis et des proches, tout en rétrogradant les publications dédiées à la mode et à la beauté. Un argument qui n’a pas vraiment reçu les faveurs d’un responsable qui a tranché : « Les gens utilisent Instagram parce que c’est une compétition. C’est ça qui est amusant. »

De son côté, dans un entretien accordé à France Info en octobre dernier, Laurent Solly, le PDG de Facebook France, estimait que les conclusions de cette étude interne de son entreprise sont fausses.