RDC: une fronde sociale contre le pouvoir prend forme

Les opposants à la nouvelle Céni appellent à une « grande mobilisation » le 6 novembre prochain contre, selon eux, la « dérive totalitaire » en place dans le pays. Les anti-Tshisekedi motivent leur appel par cinq revendications politiques et sociales. Les autorités ne se sont pas encore prononcées sur cette annonce de leurs détracteurs.

C’est à la fois contre l’actuelle Céni contestée mais investie qu’ils comptent mobiliser dans les rues. Mais aussi contre « l’abrutissement » des élèves et la « paupérisation » des enseignants alors que la grève trouble l’année scolaire.

Les initiateurs de la marche citent aussi « l’absence de l’autorité de l’État » dans l’est du pays et ce qu’ils qualifient d’« escroquerie » via la taxe ram, le registre sur les appareils mobiles. Autant de sujets à la base des frustrations.

Pour les laïcs catholiques, protestants, le FCC de Joseph Kabila et le camp du tandem Martin Fayulu – Adolphe Muzito, tous représentés, ces revendications sont le cadet des soucis du pouvoir en place. « À ce jour, le constat de la gouvernance du pays est l’instauration lente, mais sûre et résolue, d’une dictature dévastatrice », a estimé Jean-Bosco Lalo, du CALCC des catholiques.

Un appel à manifester, mais surtout une démonstration de force. « Le 6 novembre 2021, le monde verra et comprendra que le peuple congolais n’est pas faible ni lâche, et qu’il est fondamentalement opposé à la parodie d’État de droit irrévérencieusement scandé par ses hérauts. »

Le camp de Moïse Katumbi est également signataire dudit appel même s’il n’a pas encore quitté la coalition au pouvoir. L’ancien gouverneur du Katanga entend consulter ses lieutenants à Kinshasa avant de se positionner pour ou contre son maintien au sein de l’Union sacrée pro-Tshisekedi.