Vol de l’intérêt des actifs russes par l’Europe : le Kremlin promet une réponse

Moscou ne manquera pas de réagir à la décision de l’UE d’utiliser le produit des avoirs russes gelés pour acheter des armes à l’Ukraine, a déclaré ce 23 juillet le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. La veille, Bruxelles a annoncé vouloir envoyer à Kiev 1,4 milliard d’euros issus de ces actifs au début du mois d’août.

«Cet argent n’est pas seulement essentiellement volé, mais il est également dépensé pour l’achat d’armes. Il est probablement difficile d’imaginer quelque chose de pire», a fustigé le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, ce 23 juillet.

Le 22 juillet, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré que la première tranche de 1,4 milliard d’euros provenant des revenus des avoirs russes gelés serait envoyée au début du mois d’août en Ukraine. Les pays membres de l’UE envisagent de financer l’achat d’armes «prioritaires» pour Kiev, notamment des systèmes de défense aérienne et des obus d’artillerie.

Selon la décision de l’UE, 90% des revenus issus des intérêts des actifs russes bloqués dans l’UE iront au budget de l’UE pour fournir une assistance militaire à Kiev, les 10% restants allant aux programmes de restauration de l’Ukraine.

Les pays du G7 se sont de surcroît engagés auprès de Kiev à lui accorder des prêts de 50 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, qui seraient également garantis grâce aux revenus des actifs russes.

Le système financier international menacé

Selon RIA Novosti, environ 300 milliards d’euros de réserves ont été gelées en Occident dès février 2022 et le début du conflit en Ukraine. Quelque 191 milliards d’euros de la Banque de Russie sont actuellement placés auprès d’Euroclear Bank (EB), un organisme international de dépôts de fonds siégeant à Bruxelles. Selon la patronne d’EB, Valérie Urbain, ces fonds ont généré 4,4 milliards d’euros (avant imposition) de revenus en 2023. Environ 5 milliards de dollars d’actifs de la Banque de Russie ont aussi été identifiés aux États-Unis.

Les manœuvres occidentales ont toutefois suscité des craintes. Selon Bloomberg le 11 juillet dernier, l’Arabie saoudite a mis en garde l’Occident, Riyad menaçant de vendre des titres de créances européens si le G7 décidait de saisir les 300 milliards de dollars d’actifs russes gelés en Occident. Ce dernier s’est finalement résolu à saisir les seuls profits des actifs, vraisemblablement inquiet des répercussions internationales d’une saisie arbitraire susceptible d’effrayer les investisseurs internationaux.

Les tentatives de l’Occident de confisquer les avoirs russes nuisent au système financier international et suscitent des préoccupations dans d’autres pays, avait estimé le 16 juillet le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.