Aminata Touré, la grande confession : « Macky et moi, Affaire Barth, les listes parallèles, le choix de Diouf Sarr à Dakar… »

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Aminata Touré prend la parole. L’ex-Envoyée spéciale du chef de l’Etat fait son grand retour sur la scène médiatique après ses retrouvailles avec le Président Macky Sall. Dans cet entretien réalisé via mail, l’ancien Premier ministre n’évite aucun sujet d’actualité.

Mme la Présidente, contrairement à 2014, vous n’êtes pas investie sur les listes pour les Locales du 23 janvier 2022. Est-ce un choix personnel ou imposé ?
D’abord, il faudrait dire à tous les prétendants, postulants et aspirants dans ces élections qu’il y a une vie après ces élections locales. Il n’y aura jamais assez de postes de maires pour tout le monde, il n’y a que 600 collectivités locales et des milliers d’aspirants. Il faut raison garder. Ces élections ne doivent pas être un facteur de division de «notre vivre ensemble» aussi bien au niveau de nos partis, de nos quartiers que de nos communautés. Il est important que ces messages soient partagés afin de prévenir tous les dérapages possibles. Pour votre question, rien n’est imposé en politique, c’est une adhésion libre d’individus libres. Ma non-participation est donc libre.

Vous avez gravi tous les échelons de la vie gouvernementale, n’était-ce pas une occasion pour bénéficier d’un mandat électif à la base ?

Chacun a sa place et sa partition à jouer. Pour autant que j’aime ma ville, Kaolack, je me sens aussi concernée par la vie de nos compatriotes de Saraya, Bounkiling, Mbadakhoune, Wouré Madiou et de celle des autres dans les 557 communes. Il n’est pas dit qu’il est absolument obligatoire pour un responsable politique d’avoir un mandat local. L’essentiel c’est de rester engagée dans mon camp politique et pour notre victoire.

Pour parler de Koalack, le choix du Président n’a pas été facile. A quel moment, êtes-vous intervenue dans l’affaire et en quoi faisant ?
Je ne vais pas m’entretenir publiquement des délibérations internes à notre parti. Un parti, c’est aussi la discipline. Les choix n’ont été faciles nulle part. Tout choix est aussi renoncement. J’espère qu’à l’arrivée, nous ferons tous preuve de dépassement et nous resserrerons nos rangs sans tarder pour aller vers la victoire. Le Président de notre coalition a arbitré et les candidats investis doivent être soutenus par tous afin que notre coalition gagne.

L’on a constaté un très grand intérêt de ces Locales chez la classe politique et même au sein de la société civile. Comment l’expliquez-vous ?

C’est l’expression d’une citoyenneté, on ne peut pas se plaindre qu’il y ait un grand intérêt pour la gestion des collectivités locales. Les aspirants doivent se rappeler qu’une fois élus, ils devront servir et s’atteler à résoudre les problèmes des populations. Ce n’est pas juste pour le prestige d’être appelé Monsieur ou Madame le Maire, mais pour s’engager auprès des populations au quotidien pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Les mouvements associatifs ne sont pas en reste. Cela témoigne de la vitalité de notre démocratie, c’est pourquoi je rappelais qu’il ne faut pas que ces consultations électorales nous entraînent vers des divisions familiales, communautaires et même identitaires. Les candidats doivent rivaliser de propositions et les électeurs feront leur choix. Et au lendemain du 23 janvier, les maires victorieux se mettront sans tarder à la tâche.

Pour l’opposition, les Locales du 23 janvier constituent le premier tour de la Présidentielle de 2024. N’est-ce pas un risque aussi bien pour la majorité que pour l’opposition ?