L’Iran officiellement membre de l’OCS. Les BRICS comme prochaine étape ?

par Mikhail Gamandiy-Egorov

Suite à l’adhésion officielle en qualité de membre de plein droit de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai, Téhéran vise également l’intégration au sein du groupe des BRICS. La pleine participation du pays dans les principales structures du monde multipolaire est également soutenue par la Russie et la Chine, ainsi que d’autres États assumant pleinement leurs choix stratégiques dans le monde contemporain.

La République islamique d’Iranest devenu officiellement  9ème membre permanent de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Rejoignant ainsi pleinement la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, ainsi que l’Inde et le Pakistan. Représentant ensemble près de la moitié de la population mondiale et comptant en son sein trois pays faisant partie du TOP 10 des principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (Chine, Inde, Russie).

Le haut diplomate chinois et l’actuel secrétaire général de l’OCS, Zhang Ming, a déclaré que l’adhésion de l’Iran contribuera à renforcer la confiance mutuelle et l’unité entre les pays membres de l’OCS, de même qu’elle favorisera le maintien de la sécurité et de la stabilité régionales. Tout en créant également de nouvelles possibilités de coopération entre les pays membres de l’organisation dans les domaines de l’économie, du commerce, des transports, de l’investissement, du tourisme, de l’énergie, de l’éducation, de la science et de la culture.

M. Zhang a par la même occasion ajouté que tous les Etats membres devraient travailler ensemble pour continuer à faire avancer «l’esprit de Shanghai», transformer les défis en opportunités et apporter une plus grande contribution à la paix, à la sécurité, au développement et à la prospérité à l’échelle régionale et internationale.

De son côté Mohsen Bakhtiar – l’ambassadeur d’Iran en Chine – a rappelé que son pays est situé dans un endroit stratégique à l’intersection de l’Asie, de l’Europe et du Moyen-Orient. Ce qui lui permettra de bénéficier d’infrastructures de transport, de procédures douanières simplifiées et d’une connectivité régionale après son adhésion désormais officielle et complète à l’Organisation de coopération de Shanghai. En outre, l’Iran tirera pleinement parti des opportunités offertes par l’OCS pour renforcer la coopération avec d’autres pays membres dans les domaines de l’énergie, de l’économie et du commerce, de la lutte contre le terrorisme et des échanges culturels.

Si la pleine intégration de l’Iran au sein de l’OCS était déjà connue et attendue depuis un certain moment, il ne faut pas pour autant oublier que la nation perse aspire également à rejoindre l’organisation des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), au moment où de nombreux pays souhaitent adhérer à cette autre grande structure internationale pro-multipolaire. Et parmi les candidats Téhéran fait incontestablement partie des futurs membres les plus probables.  

Le tout à l’heure du soutien des cinq pays membres actuels à la candidature iranienne et de l’invitation faite par l’Afrique du Sud, pays hôte du Sommet des BRICS de cet été, au leadership de l’Iran à participer audit événement.

Une chose est aujourd’hui sûre – malgré un certain changement de ton de l’establishment politico-médiatique occidental à l’encontre de la République islamique, en prétendant une amélioration des relations entre Téhéran et l’Occident – le pays reste l’un des principaux soutiens et promoteurs de l’ordre multipolaire, tout en continuant à défier l’arrogance des élites washingtoniennes et occidentales.

Comme Observateur Continental l’avait plusieurs fois noté dans un passé pas si lointain – à savoir que malgré les innombrables tentatives washingtoniennes à isoler l’Iran sur la scène régionale et internationale – le résultat obtenu était exactement l’inverse. L’Etat perse au cours des dernières années n’avait probablement jamais été aussi influent dans son histoire contemporaine. Et cela d’ailleurs avant même les processus de normalisation, déjà obtenus et en cours, avec plusieurs pays arabes, qui sont indiscutablement à saluer. Des processus obtenus y compris grâce à la médiation de la diplomatie chinoise et des autres amis sur lesquels peut compter l’Iran. Donnant ainsi un coup de pouce supplémentaire à l’axe de l’Eurasie et de l’ordre multipolaire international.

Mikhail Gamandiy-Egorov