PR SEYDI LANCE UN APPEL À LA VACCINATION POUR ÉVITER LES FORMES GRAVES

nakala.net

Le chef du Service des maladies infectieuses à l’hôpital de Fann, Pr Moussa Seydi, lance un appel à la vaccination pour se protéger des formes graves que pourrait occasionner le variant Omicron.

’’Il ne faut pas installer la panique. L’important aujourd’hui c’est d’inciter les gens à se faire vacciner pour se protéger des formes graves’’, a-t-il soutenu.

Pr Seydi prenait part mercredi au ministère de la Santé et de l’Action sociale avec d’autres membres du Comité national de gestion des épidémies du Sénégal (CNGE) à une conférence de presse bilan sur la situation de la Covid-19.

Le variant Omicron est devenu nettement prédominant dans les nouvelles infections enregistrées au Sénégal, a soutenu Pr Souleymane Mboup, Directeur de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF) de Diamniadio.

’’Le 3 décembre, sur la série de 24 échantillons positifs, nous avions trouvé 20 Delta et un Omicron et deux semaines après, sur 16 échantillons positifs, il y a eu une inversion des proportions entre les deux variants avec 11 Omicron et 5 Delta’’, a expliqué Pr Mboup au cours de cette conférence.

Le nombre de nouvelles infections de coronavirus a fortement augmenté, passant de 47, dans le bulletin du mardi, à 157 dans le dernier, publié mercredi par le ministère de la Santé.

A ce jour, 359 personnes se font soigner de Covid-19 à domicile ou dans les centres de traitement épidémiologique.

’’Certains disent que la vaccination ne protège pas contre Omicron, c’est vrai que cela ne prévient pas l’infection, ni les formes symptomatiques, ne réduit pas la transmission mais la vaccination reste toujours efficace contre les formes graves et les décès’’, a souligné Moussa Seydi, chef du Centre de traitement des épidémies de Fann.

Selon lui, ’’partout dans le monde, on parle du nombre de cas mais ce qui s’est passé à New York au début de la pandémie avec les fosses communes, les morts dans la rue au Brésil et en France où on choisissait les patients à traiter ou non, on n’est plus dans cette situation avec le variant Omicron beaucoup moins virulent que Delta’’.

Pour le Pr Seydi, ’’la vaccination doit être au centre de toutes les mesures préventives si on veut revenir à une vie normale’’.

’’A l’heure où je vous parle au Centre de traitement des épidémies de l’hôpital, il n’y a qu’un seul patient âgé de 45 ans qui a une comorbidité mais n’est pas en réanimation’’, a-t-il dit.

Les chiffres présentés montrent la tendance réelle même si on ne peut pas avoir les chiffres exacts à 100% puisqu’on ne peut pas tester tout le monde, a-t-il souligné, relevant que ’’c’est en allant dans les CTE qu’on se rend compte de la réalité des faits’’.

Pour Pr Mamadou Diarra Bèye, Directeur du SAMU national, ’’le variant Omicron n’est pas méchant mais surtout dans les pays où près de 70 % de la population est vaccinée’’.

’’Mais dans nos pays à ressources limitées où on n’a moins de 10 % de la population vaccinée, on ne peut pas dire ce qui va se passer dans un ou deux mois’’, a-t-il prévenu.

Pour Pr Bèye, ’’au Sénégal, il faut qu’on se rue vers la vaccination pour ceux qui n’étaient pas encore vaccinés. Et ceux qui l’ont été, il faut impérativement que la troisième dose soit administrée’’.

’’Les nouvelles contaminations sont en train de reprendre même si on n’a pas encore des gens mis dans l’ambulance sous oxygène et s’il n’y a plus personne au niveau des services de réanimation’’, a-t-il relevé.

Lors du lancement de la campagne de vaccination le 23 février 2021, le Sénégal avait un objectif de couverture vaccinale de 20% de la population constituée des plus de 60 ans, celle vivant avec une comorbidité et le personnel de santé en première ligne.

Depuis la cible a été élargie aux plus de 18 ans tenant compte des recommandations du Comité de concertation sur la vaccination au Sénégal (CCVS).